Le long de la nationale 29 entre Amiens et Poix l'on croise de part et d'autre de la route de nombreux châteaux. Namps-au-Mont puis Quevauvillers puis Moyencourt-les-Poix et Courcelles-sous-Moyencourt.
L'on va faire escale à Courcelles où le parc du château comporte un bel arboretum créé au milieu du 19ès.
En haut, l'entrée du château en hiver ; les piliers du 18ès ont reçu de nouvelles grilles au siècle suivant
En bas, le château en été
Le château de Courcelles-sous-Moyencourt tel qu'il se présente à nous a été construit à la fin des années 1740 (et achevé en 1751) pour Pierre Langlois de Septenville (1712-1770) dont le père Pierre avait acheté la seigneurie aux Sarcus en 1718. Sa veuve, installée à Paris cherchera longtemps à le louer, en vain. Leur fils Louis-Léon s'y installa avec sa femme Alexandrine Gorin de Tronville. Cette dernière vendit le château en 1826 à son voisin de Quevauvillers, le comte Alexandre-Louis de Gomer qui l'offre 7 ans plus tard à son fils Maxime à l'occasion de son mariage avec Agathe du Sauzay.
le fronton de la façade d'arrivée comporte les armes de Maxime de Gomer (1808-1876) et de sa femme Agathe du Sauzay (1810-1881) ; sculptures attribuées aux frères Duthoit qui travaillèrent pour le couple à la décoration des dépendances construites au milieu du 19ès et à la décoration intérieure du château.
Le château passe à la mort de la comtesse de Gomer à son neveu Henri de Ranst de Berchem auquel succède son neveu Arnould de Ranst, marquis de Saint-Brisson (1867-1927) dont la petite-fille, Aude della Faille de Leverghem, comtesse de Ruffi de Pontevès en est propriétaire après 1945 et le remet en état.
Le château appartient aujourd'hui à ses enfants.
Une avenue bordée par les grandes écuries (à gauche) et l'ancien manège (à droite) mène à la cour occupée par un parterre régulier dessiné par Duchêne au début du 20ès. Le château est construit en pierre à panneaux de briques ; il comporte un corps de logis encadré de deux longues ailes en retour côté arrivée (côté parc les ailes sont en retrait).
le château côté parc
Un avant-corps central surmonté d'un fronton frappé aux armes du couple Gomer-Sauzay côté cour tandis que sur la façade opposée l'avant-corps est surmonté d'une grande lucarne accompagnée de grands vases.
Si l'on excepte les sculptures du fronton et la disparition des petits-bois des fenêtres, le château n'a connu aucune modification depuis sa construction. A l'intérieur en revanche, les salons ont reçu de nouveaux décors dans les années 1860.
Le domaine a pris son visage actuel au cours du 19ès ; Maxime de Gomer, passionné de botanique fit construire plusieurs serres (malheureusement détruites aujourd'hui), redessiner le parc à l'anglaise et surtout aménager un vaste arboretum.
dans les allées de l'arboretum, les rhododendrons côtoient les essences rapportées des quatre coins du monde comme ici un séquoia géant de près de 50 mètres de haut (en haut) ; une rivière articielle arpentait le parc et l'arborentum et elle n'est aujourd'hui plus en eau, son tracé se distingue encore. Elle arrivait à une étonnante grotte toute aussi artificielle (en bas).
Côté pierre, le comte de Gomer fit également construire de nouvelles dépendances comme les grandes écuries, l'ancien manège et le chenil (bâtiments qui ont reçu des sculptures des frères Duthoit qui travaillèrent à Courcelles dans les années 1840-1850).
le chenil qui abritait la meute du comte de Gomer (en haut) et l'ancien colombier, contemporain du château (en bas)
Sources :
- "Gentilhommières en pays de Somme, tome I, Amiénois et Santerre", Philippe Seydoux, 2002, éd. de la Morande
- dépliant de visite du parc
- http://remus80.eklablog.com/, Courcelles-sous-Moyencourt - Armoiries Samariennes.