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...de châteaux, Rambures


Le château-fort de Rambures, parvenu jusqu'à nous presqu'intact, est, depuis 600 ans la propriété de la même famille. Il n'a jamais été vendu et les descendants des Rambures veillent soigneusement sur la vieille forteresse, l'habitent, l'animent et l'entretiennent.

Les Rambures se sont illustrés dans la carrière militaire de père en fils au cours des siècles. On retiendra notamment David, grand maître des arbalétriers de France en 1411 (le "Lord Rambures" dans Henry 5 de Shakespeare) à qui l'on attribue la construction du château actuel. Construction qu'il ne mena pas à terme car il mourut avec trois de ses fils à Azincourt en 1415. André, son fils survivant, devint seigneur de Dompierre et fut, comme son père, fidèle à la couronne de France, contrairement à son fils Jacques qui lui se rangea au service du duc de Bourgogne. Il fut conseiller et chambellan de Charles le Téméraire (l'achèvement de la construction est attribuée à André, après 1436 ou à Jacques, après 1470). Enfin s'il est un dernier Rambures à signaler, c'est Charles, dit "le brave Rambures" qui remporta la bataille d'Arques en 1589 et qui l'année suivante sauva la vie du roi Henri 4 à Ivry.

Aux Rambures succéderont les marquis de la Roche-Fontenilles : à la mort du dernier marquis de Rambures, en 1676, le domaine passa en effet à sa tante, la duchesse de Caderousse qui le légua ensuite à son cousin, le marquis de la Roche-Fontenilles, aïeul de la marquise de Sablé qui possédait le château au moment de la révolution. Elle le céda en 1822 à son cousin, le général Adélaïde-Honoré-César de la Roche-Fontenilles qui le fit restaurer et réaménager (on lui doit notamment la construction de la chapelle dans le parc (1826) où il fut enterré ainsi que ses descendants).

Dans les années 1880, Charles de la Roche-Fontenilles fit procéder à de nouveaux travaux, sous la direction de l'architecte Sanson, dans un esprit très néo-gothique. Quand il meurt en 1930, le château passe à Charles-Guy-Henri-Marie-Xavier Letellier de Blanchard (1895-1969), père de l'actuel propriétaire.

Le château est constitué de 4 tours rondes de 12 mètres de diamètre, reliées entre elles par des demi-tours placées en léger retrait. Il est entièrement en briques, à l'exception du chemin de ronde et de l'encadrement des ouvertures, en pierre.

Il nous est parvenu presqu'intact, si l'on excepte les modifications apportés aux 17è et 18ème siècles : au 17ème siècle d'abord, lors du démantèlement général des forteresses ordonné par Richelieu, on a réduit la courtine nord de moitié puis au 18ème siècle, alors qu'on aménageait des pièces de réception au premier étage, de grandes baies furent ménagées dans le chemin de ronde. Ceci sauvant en quelque sorte le château, à une époque où les constructions du moyen-âge n'étaient plus en vogue.

L'intérieur du château témoigne des multiples remaniements opérés dès le 17ème siècle dans la distribution intérieure : les niveaux inférieurs conservent leurs caractères originaux tandis qu'au rez-de-chaussée, la décoration a été renforcée dans le style néogothique au 19ème siècle.

Un bel escalier en bois du 17ème siècle permet d'accèder aux salles de réceptions de l'étage, décorées aux 18è et 19ème siècles.

Le château est ouvert au public depuis 1971 et on peut le visiter tout au long de l'année. Diverses manifestations et animations ont lieu régulièrement afin de satisfaire le plus grand nombre (consulter le site du château).

On peut compléter la visite du château avec celle du parc qui fut redessiné à l'anglaise dans le dernier quart du 18ème siècle, en remplacement des parterres réguliers ; une dizaine d'hectares entourent le château et présentent de belles essences, dont un séquoia géant qui fut, dit-on, ramené des Etats-Unis par le marquis de la Roche-Fontenilles en 1787.

Une jolie roseraie a été aménagée dans les années 2000 ; elle présente 500 variétés de rosiers, anciens et modernes.

Enfin en quittant le château, on pourra jeter un coup d'oeil sur les dépendances qui regroupent un bel ensemble de bâtiments en briques et pierres (1750).

* Sources :

- Gentilhommières en Picardie, Ponthieu et Vimeu, Philippe Seydoux, 2002, éditions de la Morande

- Site du château, cliquer Ici

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