L'ancienne commune de la Neuville-sous-Corbie, absorbée par sa voisine Corbie dont elle est devenue un quartier conserve, sur une jolie place agréablement aménagée, une petite église dont l'élément le plus remarquable (à l'extérieur) est un imposant bas-relief du début du 16ès surmontant le portail. L'intérieur recèle lui aussi plusieurs curiosités...
...poussons la porte et entrons.
L'église a pour origine une maladrerie, implantée ici par les abbés de Corbie. Construite au-delà de la rivière Ancre elle fut agrandie par l'église actuelle commencée à la fin du 14ès et terminée au début du siècle suivant.
Construite en pierre calcaire issue des carrières près de Vaux-sur-Somme, elle repose sur un soubassement de grés et comprend une nef de trois travées épaulée au nord par un bas-côté (qui fut repris au 17ès) qui se prolonge par une chapelle dédiée à la Vierge. Le choeur compte deux travées droites et une abside à trois pans de largeurs inégales.
Si l'architecture de l'ensemble ne retient pas l'attention, la façade en revanche possède un portail surmonté d'un imposant bas-relief représentant l'entrée de Jésus à Jérusalem le jour des rameaux.
Jésus est sur un âne et entraîne derrière lui (à droite) les apôtres tandis que des notables l'accueillent (à gauche) à la porte de la ville. La porte de la ville et les éléments d'architecture au fond sont très orientalisants à l'exception toutefois d'un moulin, à la fenêtre duquel le meunier passe la tête..., un rappel de la campagne picarde !
Sous le bas-relief court une frise très endommagée avec 8 anges accompagnés de deux chiens chassent un cert.
Des statues qui ornaient les niches des contreforts et du portail, il ne reste plus que celle de Saint Pierre (à gauche) et un Ecce Homo.
A l'intérieur, on remarquera un mobilier de qualité (chaire et autel du 17ès), plusieurs statues des 18ès (Saint Millefort) ou du 19ès (Saint Nicolas, Saint Eloi...), un Christ en croix du 16ès...mais les éléments les plus remarquables se trouvent directement à notre gauche quand on entre.
D'abord les fort beaux fonts baptismaux du 12ès ; réalisés en pierre bleue de Soignies, les faces de la cuve sont ornées de sculptures en méplat : on trouve deux dragons, deux lions, deux colombes...et trois oiseaux fantastiques.
A côté, insérée dans le mur "la Nativité", un haut relief du 14ès. En pierre, le groupe conserve sa polychromie, on peut y voir à gauche, la Vierge, allongée tenant le berceau où repose Jésus, ce dernier glissant un doigt dans les naseaux de la vache à côté de lui !