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...de moulins à vent, part. 1


Ancienne grande région meunière, la Somme comptait au début du 19ème siècle plus de 800 moulins ! 200 ans plus tard, il n'en subsiste plus qu'une trentaine...

Des moulins sur les hauteurs de la route de Doullens à Amiens

(actuel quartier du pigeonnier) en 1828 (Duthoit, le Vieil Amiens)

C'est au 12ème siècle que les premiers moulins à vent sont apparus en France ; le tout premier, en Arles, est mentionné en 1170, on en trouve ensuite en Normandie (1181) et en Bretagne puis dans la Somme (dans le Marquenterre) en 1191. Jusqu'à la révolution, le moulin était propriétaire du seigneur de la commune, qui le faisait construire et qui contraignait les habitants à y apporter leur grain pour le faire moudre en échange du paiement d'un impôt.

extrait de la carte de France de Cassini, 1757

les moulins soulignés d'un carré (Bussus, Villers-sous-Ailly et Mouflers) subsistent encore aujourd'hui

Si dans la Somme les moulins à vent étaient essentiellement destinés à moudre les céréales et à produire de la farine, on en comptait aussi certains qui fabriquaient de l'huile.

De nombreux moulins furent construits après la révolution et l'abolition de la banalité (privilège du seigneur) : un recensement dressé en 1809 en dénombre 805 (et 408 à eau) pour le département de la Somme ! Il faut savoir que si la plupart des communes comptaient sur leur territoire un seul moulin, certaines en revanche en avaient plusieurs, et parfois de très nombreux : 18 pour Cayeux ou encore 22 à Vignacourt !

Concurrencés par les moulins, moins dépendants des caprices du climat, puis vite rattrapés par l'électricité et les progrés techniques, les moulins à vent tombèrent en désuétude, furent peu à peu abandonnés et disparurent.

Pouvant servir de repère ou de poste d'observation, les deux conflits mondiaux vinrent détruire -ou ruiner- ceux qui subsistaient encore au début du 20ème siècle.

graffitis sur les murs de l'église de Saint-Maxent

Pour des questions de sécurité, les moulins étaient établis à l'écart des habitations et construits, afin de bénéficier au mieux des vents, au sommet d'une butte, d'une colline ou sur les hauteurs d'une côte.

Dans la Somme, on rencontre 3 types de moulins à vent (bientôt seulement 2 compte tenu de l'état de ruine très avancé de celui de Citernes, pourtant ISMH mais dont le sort ne semble émouvoir personne) :

- LE MOULIN SUR PIVOT (ou sur pioche) :

Consistant en une grande cage en bois (abritant un mécanisme et portant les ailes) qui pivotait sur un énorme pivot de chêne pour se placer face au vent, le moulin sur pivot était le type le plus ancien -et le plus répandu- des moulins à vent. Construit entièrement en bois, il était plus fragile et vulnérable face aux intempéries et aux catastrophes (tempête, foudre, incendie...). Dans la Somme, il ne subsiste que celui de Saint-Maxent (ceux de Naours provienant du Nord et de Belgique).

- LE MOULIN TOUR :

Constitué d'une tour en maçonnerie aux murs très épais (atteignant parfois 2 mètres) qui renfermait le mécanisme et était surmontée d'un toit portant les ailes. Contrairement au moulin sur pivot, ici seul le toit tournait grâce à un rail circulaire autour du moulin permettant aux ailes de se positionner face aux vents. La tour se caractérisait par un rétrécissement à chacun de ses paliers : on en compte le plus souvent 3 mais parfois 5 (comme à Frucourt). La plupart des moulins samariens subsistants sont des moulins tours.

le moulin Basile (18ès) à l'entrée de Flixecourt (en 2014, avant restauration).

- LE MOULIN TOUR EN BOIS :

D'origine plus récente, on trouvait ce type de moulin essentiellement dans le nord de la France. Il se présente comme un compromis entre les deux types précédents et consistait en une tour polygonale en charpente dont la toiture, qui portait les ailes, tournait au gré du vent. Dans la Somme, on rencontrait ce genre de moulin surtout près de la côte. Il en subsiste deux : celui de Vaudricourt (qui a été démonté -peut-être en vue d'être restauré un jour ?) et celui de Yonville à Citernes, encore debout mais dont l'état critique d'abandon et de délabrement laisse craindre sa disparition à court terme (disparition qui semble n'alerter personne, les propriétaires n'étant pas prêts à en entamer la restauration...).

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