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...de châteaux, Regnière-Ecluse


A la sortie du village de Régnière-Ecluse, l'incroyable château néogothique est environné d'un immense parc longeant les frondaisons de la forêt de Crécy voisine. Propriété des Tyrel de Poix en 1030, il n'a jamais été vendu et appartient aujourd'hui encore à leurs descendants.

Les Soissons-Moreuil succèdent aux Tyrel et au 15ème siècle, Péronne de Soissons-Moreuil, dame de Regnière épouse Gilles III de Soyecourt (prononcer "Saucourt") et lui apporte le château qui passera deux siècles plus tard aux Belleforière puis aux Seiglière de Boisfranc avant d'entrer à la fin du 18ème siècle dans la famille d'Hinnisdäl.

En 1961, le château revient à la marquise de Nicolaÿ, née Lubersac d'Hinnisdäl à laquelle succède son fils Raymond, célibataire et qui en 2008 le cède au Conservatoire du Littoral, tout en en conservant l'usufruit pour lui et ses ayant-droit, assurant ainsi la pérennité du domaine millénaire.

François de Soyecourt fit construire, dans le dernier quart du 16ème siècle un manoir renaissance qui se composait de deux corps de bâtiment bas se faisant face : l'un servant d'habitation, l'autre de dépendances

Quand Herman d'Hinnisdäl (1808-1877) hérite du domaine en 1828, il décide rapidement de transformer l'ancien manoir en une véritable résidence familiale. Il fait d'abord appel à son architecte parisien, Pierre-Charles Dussillion qui restaure les bâtiments dans le style gothique troubadour en 1838-1839.

Le manoir de Regnière au 16ème siècle (qui consiste en l'aile Sud du château actuel)

et après les remaniements du 19ème siècle

Après la mort de Marie de Bryas, la jeune épouse du comte, les travaux se poursuivent mais sous la direction de l'amiénois Herbault cette fois, aidé par les frères Louis et Aimé Duthoit. Ceux-ci réalisent en 1849-1850 l'impressionnant escalier d'honneur dans leur atelier amiénois qu'ils font ensuite acheminer par train à Régnière.

De 1851 à 1853 furent édifiés le corps central et l'aile Nord, donnant à l'ensemble un plan en U sur l'ancienne basse-cour devenue cour d'honneur. Les travaux s'étalereront jusqu'en 1863 avec la décoration par les Duthoit des façades et de l'intérieur (salons, chambres et la chapelle).

Détail de la lucarne surmontant le bow-window du corps central par les Duthoit

Parallèlement au château, les abords firent également l'objet de soins particuliers dès 1834. Pendant près de 40 ans, le comte d'Hinnisdäl va acheter de nombreuses propriétés et terrains et ainsi porter le domaine à un millier hectares.

Le parc paysager de 135 hectares (comprenant les bas et haut parcs) qui environne le château est souvent attribué à Louis-Sulpice Varé (1803-1883).

vues du jardin régulier aménagé à la fin du 20ès à l'arrière du château

Passagèrement habité jusqu'au début du 20ème siècle, le château fut occupé par l'armée anglaise en 14/18 puis laissé à l'abandon jusqu'en 1939 avant de devenir un hôpital durant toute la seconde guerre mondiale. Il abrita ensuite, pendant une quinzaine d'années une colonie de vacances jusqu'en 1961 date à laquelle la marquise de Nicolaÿ en reprend possession. Le château était alors totalement vide et dans un état déplorable. Elle entamera alors une longue et admirable restauration qu'achèvera son fils.

Le château comprend 3 corps de bâtiments d'un seul niveau, disposés en U. Chaque corps s'organise autour d'une haute travée centrale très ornementée (d'un bow-window pour le corps central). Deux hautes tourelles viennent encadrer les pignons des ailes latérales et côté jardin, deux pavillons flanquent le corps principal (celui de droite abrite la chapelle et celui de gauche l'escalier).

On accède à la cour d'honneur par un passage traversant l'aile dite des écuries (et qui était précédée par une cour de dépendances, abattues dans les années 1980).

On entre ensuite dans le château par l'aile droite. Le rez-de-chaussée est occupé par les pièces de réception qui se succèdent en enfilade et qui ont été remeublées avec beaucoup de goût. Un imposant escalier néorenaissance en bois mène à l'étage : à droite un long couloir dessert les appartements, ménagés sous un haut comble tandis qu'à gauche, dans l'ancien pavillon du 16ès, on découvre l'impressionnante bibliothèque entièrement boisée et où l'on a remonté une ancienne cheminée en grés du 16ès qui se trouvait autrefois dans les cuisines.

le plafond à caissons de la bibliothèque (photo A. Marty, brochure sur le château)

Après le château, il ne faut pas manquer de flâner et de se perdre dans le parc paysager.

A l'arrière du château, au-delà des parterres réguliers l'on distingue des perspectives infinies entre les bosquets et notamment la grande percée centrale qui mesure plus de deux kilomètres et qui traverse le carrefour du Grand Veneur, occupé en son centre par une colonne en pierre et d'où partent 10 avenues en étoile à travers les bois.

En quittant le château, on peut continuer la visite par le "bas-parc" de l'autre côté de la route et où le propriétaire actuel a fait aménager un vaste étang. Cette partie du parc est accessible toute l'année, le reste du domaine lui est ouvert d'avril à septembre (voir les horaires et conditions de visite sur le site : lien).

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