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...de promenades, dans les rues d'Abbeville


Après Lucheux et Frucourt, partons à la découverte du (riche) patrimoine d'Abbeville, l'ancienne capitale du Ponthieu (on pourra, en complément voir "Abbeville, galeries").

La ville fut lourdement endommagée durant la deuxième guerre mondiale (le vieux centre avec ses ruelles étroites bordées de maisons à pans de boi fut totalement détruit) ; elle conserve néanmoins de nombreuses maisons anciennes, couvents et églises.

Quand cela a été possible, j'ai fait des montages avec des vues comparatives avant et après 1940. Partons maintenant en promenade, le parcours débute rues des Saintes-Maries.

La rue présente plusieurs maisons intéressantes dont l'une conserve un beau portail encadré par des bâtiments aux angles incurvés ; au fond de la cour se trouve une jolie maison du 18ème siècle bordée par deux ailes en retour remaniées au 19ème siècle.

L'on rejoint ensuite la place puis le quai du Pont-Neuf et l'on tourne à gauche dans la rue Lesueur. On délaisse l'hôtel particulier du 19ème siècle construit pour Jules Magniez pour s'intéresser de l'autre côté à l'ancien hôtel de Monnecove qui abrite aujourd'hui la chambre de commerce. Le bâtiment d'entrée conserve son portail du 18ème siècle avec ses vantaux.

A côté se trouve la "Maison Neufve". Elle fut construite dans la première moitié du 18ème siècle par les Van Robais. Le bâtiment comprenait à l'origine deux ailes en retour d'équerre et un corps de bâtiment sur la rue. Ils ont disparu au cours du 19ème siècle, remplacés par deux grilles et un petit pavillon. Malgré les remaniements, l'ancienne demeure des Van Robais conserve une belle allure.

L'on poursuit sur la rue du Chevalier de La Barre jusqu'à la rue Sainte-Catherine. A côté du lourd bâtiment du 19ème siècle abritant la caisse d'épargne, subsiste l'ancien hôtel Lefebvre du Hodent, construit à la fin du 18ème siècle dans un style sobre mais non moins élégant.

Ancien hôtel Lefebvre du Hodent, détail de la façade

Plus loin se dresse la silhouette du beffroi, édifié en 1209 (c'est l'un des plus vieux de France). Il était entouré jusqu'en 1940 des bâtiments de l'hôtel de ville. L'ensemble fut anéanti par les bombardements. Le beffroi fut restauré et aménagé en musée tandis que l'hôtel de ville fut reconstruit plus loin.

Il ne faut pas manquer de visiter le musée (l'entrée coûte seulement 1€ !). On peut y voir des sculptures et statues de l'époque médiévale dont certaines pièces proviennent de la collégiale comme le superbe retable de la Vierge du 16ème siècle ; des peintures des écoles françaises ou flamandes, des toiles de Manessier et une émouvante statue signée Camille Claudel.

"Le psaume" de Camille Claudel

Statue (16ème siècle) de Saint Gengoulf

On emprunte la rue Jean de Ponthieu, puis la place Max Lejeune. Un coup d'oeil au nouvel hôtel de ville reconstruit dans les années 1960 et dont le beffroi possède un carillon qui rythme les heures.

On continue ensuite tout droit dans la rue du Maréchal Foch.

Dans la rue du Pont de Boulogne, à droite, subsiste un bel ensemble de trois maisons des 16è et 17ème siècles (celle conservant ses ancres de fer est malheureusement enduite par un triste enduit de ciment).

En revenant dans la rue du Maréchal Foch et en continuant vers l'église Saint-Gilles, on rencontre plusieurs hôtels particuliers :

Ancien hôtel particulier du 19ème siècle

Portail de l'ancien hôtel de Rambures

Ancien hôtel Sanson de Frières

Ancien hôtel de Gaillon

L'on pourra poursuivre ensuite par la rue Saint-Gilles jusqu'à l'église du même nom. Construite aux 15è et 16ème siècles, elle fut fortement restaurée et remaniée au 19ème siècle puis complètement anéantie par les bombardements de 1940 qui n'en laissèrent subsister que les murs. Elle fut restaurée dans les années 1960 mais n'a jamais retrouvé son clocher en charpente.

L'on revient sur nos pas et l'on tourne à droite place du palais de justice pour ensuite prendre à gauche rue Dumont bordée par l'imposant hospice du 19ème siècle. On bifurque à droite ensuite rue Millevoye pour admirer l'ancien hôtel du Grosriez du 18ème siècle avec son élégant portail.

On poursuit et prend la première rue à gauche, la rue Josse Van Robais qui fut tracée après 1940.

Un peu plus loin, sur la droite se dressent les vestiges (façades de la chapelle et du cloître) du couvent des Ursulines qui remonte au 17ème siècle.

On tourne à gauche chaussée du Bois puis à droite pour rejoindre la place Clémenceau. Au coin on peut admirer une belle maison du 16ès.

La place est bordée à l'ouest par l'imposant hôtel de Buigny, construit au 18ème siècle par Jean-Baptiste Manessier de Sélincourt et habité par ses descendants jusqu'aux années 1920. Il abrite depuis les services de la poste.

Au fond de la place, à côté de l'ancien corps de garde (construit dans les années 1780), un beau portail en pierre du 18ème siècle ouvre sur les jardins de l'hôtel d'Emonville.

L'hôtel fut construit dans les années 1860 par l'architecte Lefuel pour Arthur Foucques d'Emonville. Passionné de botanique, il avait fait aménager des serres dans le jardin. Vendu par ses héritiers à la ville, l'hôtel a abrité l'hôtel de ville après la guerre puis la bibliothèque. L'on pourra se reposer quelques instants en arpentant les allées du jardin. Tout à côté se trouvent les anciens bâtiments (18ème siècle) du prieuré Saint-Pierre et Saint-Paul (aujourd'hui lycée) avec la belle chapelle malheureusement à l'abandon.

On quitte la place par la rue des Capucins au bout de laquelle on peut admirer une vieille maison du 16ème siècle.

On poursuit tout droit dans la chaussée Marcadé qui conserve de nombreuses maisons anciennes. On pousse jusqu'à l'ancienne abbaye des dames de Willencourt (17 et 18ème siècles). Il en subsiste le cloître qui a été transformé en imprimerie au 19ème siècle et l'ancien logis de l'abbesse qui a été récemment restauré et transformé en logements.

On revient sur nos pas et on tourne dans la rue Ledien à droite qu'on parcourt en entier jusqu'à la Somme. On passe le pont et on tourne chaussée d'Hocquet à droite. Une dent creuse laisse entrevoir les dernières ruines de la petite église Saint-Paul. Elle avait été construite au 16ème siècle. Vendue comme bien national à la révolution, elle avait été rachetée par des habitants qui la rendirent au culte plusieurs années avant de la céder à la ville. Abandonnée dès la deuxième moitié du 19ème siècle, elle est tombée rapidement en ruines dans l'indifférence générale.

On délaisse les ruines et l'on continue jusqu'à l'ancienne manufacture des rames fondée par Josse Van Robais en 1665. Un long mur occupé par un imposant portail conservant ses vantaux d'origine donne accès à la cour occupée au fond par l'ancien logement des maîtres, bâti sur le modèle des hôtels particuliers entre cour et jardin. C'est un vaste corps de logis en briques et pierres couvert d'un toit à la mansart bordé par deux longues ailes en retour qui abritaient les ateliers. Les bâtiments actuels furent construits entre 1709 et 1714. A l'arrière s'étend un jardin qui rejoint la Somme plus loin.

Sur le côté se trouvent plusieurs dépendances (dont un original pigeonnier) qui ont été restaurées dans les années 1980 en logements.

La promenade s'achève ici mais il y a bien plus à découvrir en dehors du parcours que nous avons effectué : Abbeville mérite bien plus qu'une visite !

On pourra d'ailleurs voir d'autres photos dans "Abbeville, galeries"

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