Si à Amiens la visite de la cathédrale est incontournable, il ne faut pas manquer de faire un détour par l'église Saint-Leu, la plus ancienne de la ville après son auguste grande soeur, dans le quartier populaire du même nom parcouru de canaux et qui conserve nombre de petites maisons anciennes, malgré des restaurations et de nouvelles constructions parfois discutables
L'église fut construite dans la ville basse en bordure de la chaussée Saint-Leu, ancienne voie romaine dans la première moitié du 15ème siècle. Elle fut ensuite agrandie sur le terrain de l'ancien cimetière qui la jouxtait au Sud entre 1481 et 1497. Le clocher de style flamboyant fut quant à lui élevé entre 1500 et 1508.
Comme l'église Saint-Germain, sa voisine, Saint-Leu était en fort mauvais état au 19ème siècle et nécessita de nombreuses restaurations (1837, 1859, 1872) puis à nouveau après la guerre.
le portail occidental du 15ème siècle et celui du clocher, au sud, de style flamboyant
Bâtie sur le modèle des églises-halles, elle comprend trois nefs de dimensions sensiblement égale (longueur, hauteur) voûtées en bois (au nord, la poutre sablière conserve d'intéressants blochets).
l'intérieur de l'église et le Christ aux liens
Si l'architecture extérieure n'offre rien d'exceptionnel, l'intérieur en revanche recèle un intéressant mobilier de diverses époques. A l'entrée on remarque un émouvant Christ aux liens du 15ème siècle et au revers de la façade une vaste tribune conservant son escalier et des panneaux renaissance. L'orgue fut construit par Dallery en 1750 et reconstruit en 1849.
Dans la nef principale, la chaire, vers 1700, a été réalisée par l'amiénois Cressent et provient de l'ancienne abbaye de Saint-Jean des Prémontrés.
Dans le choeur, 4 belles statues du 18ème siècle sont attribuées à plusieurs artistes : François Cressent pour Saint-Jean-Baptiste, Jacques-Firmin Vimeux (1740-1820) pour l'archange Saint-Michel, Jean-Baptiste-Michel Dupuis pour la Vierge de l'Annonciation et Cressent père (ou Jean-Baptiste Carpentier) pour Saint-Leu.
statue de Saint-Jean-Baptiste
L'imposante gloire qui couvre le mur du choeur est l'oeuvre des frères Aimé et Louis Duthoit en 1828.
la gloire