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...d'églises, Poulainville


Au nord d'Amiens, sur le côté de la route nationale, Poulainville est un village tranquille qui conserve une église reconstruite par les Delforterie dans la seconde moitié du 19ème siècle et qui a fait récemment l'objet d'une belle restauration.

Au milieu du 19ème siècle, l'ancienne église de Poulainville, comme beaucoup d'autres dans le département, était dans un état de délabrement et de vétusté avancés.

On connaît peu son histoire, sinon qu'il s'agissait d'un édifice de dimensions modestes construit en moellons calcaires sur un soubassement de grés composé d'une nef unique percée de petites ouvertures, que l'ensemble était couvert en tuiles (et en ardoises pour le clocher) et qu'en 1630, le choeur fit l'objet d'une restauration.

En 1851, Louis-Charles-Antoine Lépine, frère du curé du village, légua à la commune la somme de 10000 francs pour la construction d'un nouvel édifice religieux. Son legs fut accepté par le conseil municipal 3 ans plus tard et il fallut attendre 1866 pour que le projet de reconstruire l'église soit décidé.

C'est le cabinet Delefortrie (le père Victor, 1810-1889, et le son fils Paul, 1843-1910) qui fut sollicité pour les plans. Les travaux démarrèrent en septembre 1868 mais très vite le curé du village fit apporter plusieurs modifications aux plans initiaux : encadrement des ouvertures en pierre et ajout de meneaux aux fenêtres ; allongement de la nef et colonnettes dans le choeur. L'année suivante, c'est le conseil municipal qui choisit d'apporter encore des modifications : surélévation du clocher ; enduit en plâtre pour les voûtes et pavage en carreaux noirs et blancs.

Les travaux terminèrent en 1870 et les objets de culte furent transférés de l'ancienne à la nouvelle église.

Le coût final de la reconstruction s'éleva à près de 45000 francs au lieu des 32000 initialement prévus.

Les cloches, fondues en 1875 par l'amiénois Cuvilier, sont au nombre de 3 : "Catherine Justine Sidonie" (250kg), "Florentine Alfrède Aline" (200kg) et "Julia Honorine" (150kg). Les deux premières furent baptisées par la famille Brieux -qui en 1874 fit construire sur la route nationale la petite chapelle dédiée à Notre-Dame de la Salette.

La nouvelle église a été édifiée en brique et pierre dans le style néogothique alors en vogue ; elle se compose d'un clocher-porche ouvrant sur une nef unique, terminée par un choeur plus étroit avec une abside à trois pans. Elle reçut son horloge en 1924, la même année où l'amiénois Darquet restaura les vitraux "endommagés par faits de guerre".

L'ancienne église située un plus loin sur la gauche ne sera détruite qu'en 1872. Le cimetière qui l'environnait fut déplacé en 1923 (son mur avait été reconstruit en 1889 avec des éléments de la vieille église et aujourd'hui le mur existe encore). Jusqu'au début des années 2010, il subsistait les anciennes marches en grés qui menaient à l'ancienne église, disparues après des réaménagements dans la maison installée à son emplacement.

l'ancienne et la nouvelle églises au début des années 1870

(coll. Ulysse Pérodeau, photo tirée du site officiel de la commune lien )

et la même vue en 2011

Une importante campagne de restauration a été menée entre 2009 et 2011 et l'église aujourd'hui présente, à plus de 130 ans, un fier visage rajeuni !

Quant à l'intérieur, bien entretenu, il conserve l'essentiel de son mobilier néogothique créé à l'époque (maître-autel, autels latéraux, chaire, statues...).

On pourra consulter le site officiel de la commune où M. Perodeau a mis le résultat de ses nombreuses recherches en ligne et d'où sont tirées la majorité des informations qui ont permis la rédaction de l'article.

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