Malgré les destructions de 14/18, la petite ville de Montdidier dresse encore fièrement vers le ciel les clochers de son hôtel de ville et de ses églises Saint-Pierre et du Saint-Sépulcre. Cette dernière, lourdement endommagée durant la première guerre mondiale fut reconstruite à l'identique en 1935.
Deux églises l'avaient précédée : la première, construite en 1146 pour accueillir les reliques ramenées des croisades par Hugues des Payens et Hugues de France, comte de Montididier, fut détruite en 1411 et remplacée dès 1419 par un autre édifice qui sera rasé par les canons des Habsbourg en 1523. L'église actuelle avait été commencée dans la première décennie du 16ème siècle, avant la destruction de la précédente, et consacrée en 1519 (le choeur sera construit de 1528 à 1570 et le clocher achevé en 1584).
La façade de l'église est de style gothique flamboyant, à gauche du portail restauré, pour ne pas dire reconstruit par l'amiénois Herbault en 1853-1855 (il conserve tout de même quelques intéressantes voussures du 16ès), se dresse le clocher.
Le portail ouvre sur la nef principale, accostée de bas-côtés de dimensions inégales (le bas-côté droit est beaucoup plus étroit que celui de gauche). Le choeur est plus élevé que la nef.
Les vitraux qui éclairent l'église sont signés de Jacques Grüber (qui travailla pour de nombreuses églises de la Somme lors de la reconstruction), les derniers qu'il réalisa (il mourut en 1936). Installés en 1939, endommagés durant la deuxième guerre mondiale, ils ont été restaurés et réinstallés en partie entre 1960 et 1987. Grüber a crée ici un ensemble de 18 verrières évoquant dans le choeur des scènes de la Bible et de la Passion, dans le collatéral nord l'histoire des reliques de la Passion et dans le collatéral sud l'histoire des Croisades menées par les Francs.
détails d'une des baies du choeur (en haut), et
le vitrail du croisillon sud qui illustre le texte de l'Apocalypse de saint Jean (en bas)
Dans la nef, on peut admirer une série de six tapisseries de Bruxelles du 17ème siècle relatant l'histoire de Moïse et des Hébreux. Créées pour la ville de Douai (les armes de la ville y figurent), elles se trouvaient au château de Ferrières dans l'Oise. Saisies à la Révolution, elles furent achetées par Elisabeth-Luglien Cousin de Beaumesnil qui en fit don ensuite au tribunal de Montdidier en 1793. Classées Monuments Historiques en 1904, elles sont exposées dans l'église depuis 1965.
Le passage de la mer Rouge (en haut) et
Moïse frappant le rocher d'Horeb (en bas)
Outre les vitraux et les tapisseries, on s'arrêtera également sur un intéressant bas-relief du 16ème siècle représentant la Vierge entourée des litanies, sur les fonts baptismaux (1539) ...
... et surtout sur la belle mise au tombeau dans l'absidiole Sud. Réalisée grâce à un mécénat de Godefroy de Baillon, elle est commencée en 1549 et terminée par son fils Pierre en 1582 (ce dernier est représenté, ainsi que sa femme sur le devant du sépulcre).
Au-dessus de l'arcade ouvrant sur la chapelle de la mise au tombeau se trouve un Christ de pitié du 16ème siècle.
le Christ de pitié et la mise au tombeau
sources :
- brochure "église Saint-Sépulcre", éditée par l'O.T "pays de Parmentier"
- http://santerre.baillet.org/communes/montdidier/v2b/v2b2c02a.php