Le petit village d'Arry, à quelques kilomètres de Rue et de Régnière-Ecluse, possède un beau témoin d'architecture du 18ème siècle.
D'abord tenue par une famille chevaleresque du même nom, la terre d'Arry changea ensute plusieurs fois de mains avant d'être acquise par la famille d'Hallwyn en 1618. Catherine-Françoise d'Hallwyn l'apporta en mariage à Daniel-Antoine de Courteville, seigneur d'Hodicq en 1725.
C'est à leur fils Jacques-Alexandre (qui fera ériger Arry en comté sous le nom d'Hodicq en 1781) que l'on doit la onstruction du château acteul en 1761. La légende veut qu'il aurait perdu une grosse somme d'argent en jouant à la table de la reine à Versailles ; se plaignant qu'il ne pourrait pas construire le château qu'il projetait, la reine Marie Lezczynska remit alors la somme en jeu et la lui fit regagner.
C'est à l'architecte boulonnais GIraud Sannier qu'on attricue les plans
C'est par une agréable perspective, ménagée par Duchesne en 1910, qu'on accède au château. Ce dernier a été édifié en 1761 pour Jacques-Alexandre de Courteville (qui obtint l'érection de sa terre d'Arry en comté sous le nom d'Hodicq en 1781), très certainement par l'architecte boulonnais Giraud Sannier.
Le château s'organisait à l'origine autour d'un imposant avant-corps formant pavillon sur la cour (et plat aux angles arrondis sur le côté opposé) accosté d'ailes basses en brique et pierre, coiffées d'un toit à la mansart. Ces deux ailes furent semblent-ils surélevées d'un étage carré dans la première moitié du 19ème siècle (sur un dessin de 1852, le château présente l'aspect qu'on lui connaît aujourd'hui).
A l'intérieur, le grand salon conserve de belles boiseries Louis XV, accompagnées de panneaux peints par Jean Loisel le Gaucher ; on remarquera aussi l'imposant escalier à balustres de bois et ses deux volées, logé dans le pavillon central. Notons également que côté parc, certaines fenêtres conservent leur châssis ondulé du 18ème.
Le château passa par alliance aux Lagrené puis aux Pingré. Il fut acheté en 1872 par le vicomte de France (qui fera opérer des travaux de restauration des intérieurs -pas toujours du meilleur goût) dont les descendants le conserveront jusqu'au tout début des années 2000 date à laquelle il fut racheté par le propriétaire actuel qui mène depuis une patiente et admirable restauration.
Au Sud du château, un vaste parterre gazonné descend vers une pièce d'eau alimentée par la Maye, formant un canal de 400 mètres de long (l'on retrouve ce même type d'aménagement au château d'Oissy).