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  • Photo du rédacteurStéphane Barbier-Clerc

...de Somme !


L'actuel département de la Somme formait la majeure partie de l'ancienne province de Picardie.

Principalement vantée aujourd'hui pour la baie de Somme, la cathédrale d'Amiens ou les sites de la grande guerre, la Somme offre bien d'autres richesses, multiples et variées trop souvent méconnues.

Une somme de Somme !

"La Somme de Tef" a pour but de mieux faire découvrir les visages de ce département mais pour ce premier article qui nous servira d'introduction, nous allons plutôt revenir sur l'histoire et les grandes dates qui ont marqué et qui ont fait la Somme. C'est parti !

Si la Somme constituait le coeur de l'ancienne Picardie, elle s'en partage aujourdh'ui les frontières avec l'Aisne et l'Oise. Le département compte plus de 780 communes pour un peu plus de 570 000 habitants. Les principales villes sont Amiens (+ de 120 000 habitants), Abbeville (23 000 habitants) et Albert (environ 10 000).

Crée comme les autres départements en 1790, la Somme tire son nom du fleuve qui la traverse d'est en ouest sur plus de 190 kilomètres (le fleuve en compte au total 245, dont une cinquantaine dans le département voisin de l'Aisne). Fleuve tranquille qui prend sa source timidement à Fonsomme pour se jeter de façon théâtrale et majestueuse dans la Manche par la baie de Somme.

L'histoire du département est beaucoup moins tranquille que le cours du fleuve ; disputée, envahie, théâtre de conflits, de batailles et de guerres, la Somme s'est pourtant toujours relevée.

La Somme est occupée depuis la préhistoire, on surnomme d'ailleurs le département "le berceau de l’archéogie préhistorique" car c’est ici, avec Jacques Boucher de Perthes que s’est développée l’étude de la préhistoire (une période et une industrie du paléolithique portent même le nom d’Acheuléen, à partir du quartier Saint-Acheul d’Amiens ; période qui s’étendait de – 1million à – 300 000 avant notre ère).

Plusieurs sites importants du néolithique et protohistorique (pour faire plus simple âge du bronze et âge du fer) s’y trouvent mais également des sites gaulois et romains (les "camps César" et oppidums gaulois, jallonnent la vallée de la Somme).

Avant l'arrivée des romains, l'actuelle Picardie était peuplée par les Ambiens, une tribu gauloise. Jules César, partant à la conquête des Gaule s'arrêta dans un endroit qu'il baptisa Samarobriva (pont sur la Somme) et où se développa au 1er siècle la future ville d'Amiens. Ville qui fut l'une des plus importantes de la Gaule Belgique.

Superposition des plans d'Amiens aujourd'hui et à l'époque romaine

Fouilles à Amiens en 2007 : découverte d'un théâtre du 2ès (mur arrondi) et d'entrepots du 1er siècle

Aux frontières du royaume durant le Moyen-Age, la Somme sera âprement disputée lors de la guerre de 100 ans notamment, devenant tour à tour française, bourguignonne, anglaise...

le site de la bataille de Crécy (1346) depuis la tour d'observation

Le traité de Picquigny en 1475, qui marqua officiellement la fin de la guerre de 100 ans entre la France et l'Angleterre puis la mort de Charles le Téméraire deux ans plus tard, mettant fin à la rivalité franco-bourguignonne firent entrer définitivement les villes de la Somme dans le royaume de France.

Château de Picquigny : stèle commémorative du traité de Picquigny

Durant la Renaissance qui suit, la Picardie connaîtra encore une période troublée par les guerres civiles, les guerres de religion et par les invasions étrangères, notamment espagnoles (la ville d'Amiens sera prise en 1597 et libérée six mois plus tard par Henri IV et celle de Corbie en 1636).

En 1659, le traité des Pyrénées marque l'annexion au domaine royal de l'Artois : la Picardie voit alors s'éloigner les frontières du royaume, repoussées plus au nord et une période de paix et de prospérité s'ensuit. Le commerce se développe, notamment l'industrie textile (Amiens sera réputée, dès le 17ème siècle pour sa fabrication de velours et à Abbeville, Josse Van Robais va fonder une manufacture royale de draps qui prospérera jusqu'à la révolution).

Pendant la révolution française, on décide de la réorganisation du pays : les anciennes provinces sont supprimées en 1790 et remplacées par les départements. La Picardie est éclatée dans les départements de la Somme (qui en constitue la plus grande partie), de l'Aisne (toute la moitié nord du département) et de l'Oise.

La carte de la Somme en 1790

En mars 1802, est signée "la paix d'Amiens" entre la France et l'Espagne d'un côté et l'Angleterre de l'autre. Paix éphémère qui sera rompue par l'Angleterre un an plus tard.

"La paix d'Amiens", par Ziegler (conservé au musée de Picardie

Le développement économique et industriel se développe dès les années 1846-1847 avec l'aménagement des premières lignes de chemin de fer.

Puis 1870 voit le retour des troubles et des guerres : lors de la Guerre franco-prussienne de 1870, le département fut envahi et occupé par les Prussiens et plusieurs combats meurtriers eurent lieu. Mais ce n'était rien en comparaison de la guerre de 1914/1918 qui allait ravager et détruire près de la moitié du département. Et notamment la bataille de la Somme en 1916 qui verra la mort de près d'un million de soldats (alliés et allemands).

Au sortir de la guerre, l'est de la Somme n'offrait plus qu'un champ de ruines et des paysages complètement bouleversés.

les ruines de la ville de Chaulnes après 14/18

Reconstruits jusque dans les années 1930, les villes et les villages présentent une architecture caractéristique où la brique prédomine et les paysages sont marqués par d'innombrables cimetières militaires nous rappelant qu'ici sont tombés des milliers d'hommes venus des quatre coins du monde (Afrique du Sud, Canada, Angleterre, Australie...).

Les mémoriaux de Longueval et de Thiepval

Une dizaine d'années plus tard, d'autres destructions, d'autres bombardements et d'autres batailles vinrent souiller la Somme : en mai 1940 les villes d'Amiens et d'Abbeville sont violemment bombardées et voient leurs centres historiques disparaître. Dès le mois de juillet 1940, la Somme fit office de limite entre deux zones d'occupation : au nord la zone interdite et au sud la zone occupée et il fallait un laissez-passer pour se rendre d'une zone à l'autre. La ville d'Amiens fut ainsi coupée en deux.

Abbeville et Amiens en ruines

Les bombardements alliés feront encore d'importants dégâts matériels et civils puis les villes d'Amiens et d'Abbeville seront libérées les 31 août et 3 septembre 1944. La reconstruction pouvait commencer.

Mais laissons ces périodes troublées et partons maintenant en promenade. La route commence par ce chemin terreux bordé de coquelicots, un beau prologue, il y a tellement à découvrir...

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