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...de châteaux disparus, Liancourt-Fosse.


A quelques kilomètres au nord de Roye, la route départementale 1017 contourne le petit village de Liancourt-Fosse et coupe l'ancien parc du château dont on devine, couvert par la végétation, les derniers vestiges.

Vestiges qui évoquent le souvenir de Gabrielle d'Estrées, "la presque reine", maîtresse d'Henri IV, qui épousa le seigneur du lieu en juin 1592...

le château avant 14/18 et en décembre 2018..., l'aile gauche montre encore une belle façade à panneaux de briques

La seigneurie de Liancourt appartenait à la fin du 15ès aux d'Amerval et passa ensuite aux Longueval puis aux Gouffier. Nicolas-Alexandre Gouffier, marquis de Crévecoeur, ruiné dut s'en défaire dans les années 1660 au profit de César Collin. Les l'Escalopier, ses descendants le conserveront jusqu'au début du 20ès : Louise de Bailly (+1905), veuve de Charles de l'Escalopier, le légua à une petite-nièce, Victorine de Vaujuas, épouse du comte Le Gonidec de Traissan dont le fils Olivier le possédait en 1914.

la sépulture de la famille de l'Escalopier, contre le flanc nord de l'église

Le château, endommagé en 14/18, fut vendu en 1920 à un marchand de bestiaux qui ne tarda pas à le faire démolir, ne conservant que l'aile gauche. Plusieurs décennies plus tard, la route départementale vint couper en deux l'ancien parc d'une cinquantaine d'hectares.

le village et le château en 1827 (en rouge, les parties subsistantes du château -hachures- et des dépendances)

et de nos jours (capture d'écran Google Maps).

Avant 1914, le château tel qu'il nous était parvenu se composait de plusieurs bâtiments remontant pour l'essentiel aux 17 et 18ès. Il conservait toutefois une belle tour en briques à carreaux de grès couronnée d'une douzaine de bretèches. Une tour qui était dite "de la belle Gabrielle", en souvenir de la maîtresse du roi Henri IV, Gabrielle d'Estrées...

Afin de préserver l'honneur de sa belle, le roi lui avait en effet fait contracter un mariage blanc avec Nicolas d'Amerval (dit "le Bossu"), seigneur de Liancourt... Mariage qui sera annulé deux ans plus tard pour permettre à Henri IV la reconnaissance du fils (César) que venait de lui donner sa maîtresse...

la tour avant 1914

Le monument aux morts de la commune occupe l'emplacement de la grille d'honneur du château qui ouvrait sur une vaste cour, encadrée à droite et à gauche par deux autres cours bordées par les dépendances (écuries à gauche et exploitation agricole à droite). Cours qui conservent l'essentiel de leurs (beaux) bâtiments, restaurés après 14/18 (ceux des écuries ont été fortement remaniés voire reconstruits tandis que les autres gardent encore leurs jolies briques orangées) ; les deux cours sont surmontées de hauts pigeonniers, dont l'un porte la date de 1630.

les deux pigeonniers des cours des dépendances

Au-delà du monument aux morts, on distingue encore plutôt bien les ruines de l'aile subsistante du château (pour l'essentiel (re)construite au 18ès) avec à l'arrière la tour du 16ès qui survit encore tant bien que mal (mais totalement couverte par la végétation).

les ruines du château, côté cour (en haut) et ci-dessous, sous la végétation dort (sur la gauche) ce qui subsiste de la tour du 16ès...

Sources :

* Gentilhommières en Picardie, tomes 1, "Amiénois et Santerre", Philippe Seydoux, 2002, éditions de la Morande.

* Châteaux disparus de la Somme, Christian du Passage, 1987 CRDP d’Amiens.

* Pigeonniers et girouettes en pays de Somme, André Guerville, 2007, F. Paillart éditeur.

* site : Archives.somme.fr

* site : Remus80.eklablog.com – Armoiries samariennes

* site : vivre-a-falvy.fr

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