La rue Neuve qui traverse le village d'Hénencourt forme une majestueuse avenue pour le château qui dresse tout au bout son insolite silhouette.
Entré dans la famille de Lameth au 15ème siècle par le mariage de Jacqueline de Hénencourt et d'Antoine de Lameth, le château appartient aujourd'hui encore à leurs descendants.
Construit dans les années 1640, le château se compose d'un corps de logis principal encadré par de larges ailes en retour sur la cour, elles-mêmes encadrées par de très longues ailes qui bordent la cour d'honneur à l'Est et à l'Ouest.
En 1751, Louis-Charles de Lameth contracta une belle alliance en épousant Marie-Thérèse de Broglie, la fille du maréchal. C'est elle qui, vers 1780, fit entreprendre des travaux de modernisation et d'embellissement du château : le profil du grand comble fut modifié et une large corniche en pierre dentelée placée à sa base ; l'architecte corbéen Sénéchal, qui était chargé des travaux, accola sur la façade principale six grandes colonnes ioniques surmontées d'un large fronton frappé aux armes des Lameth accompagnées de licornes et de trophées militaires (le tout sculpté par Carpentier) et sur la façade opposée un avant-corps hémi-cylindrique en très forte saillie, presque détaché de la façade, formant pavillon, dans un beau style néoclassique.
le péristyle de la façade d'arrivée et le fronton
Au siècle suivant, les jardins réguliers, dont la légende veut qu'ils aient été créés par Le Nôtre, furent redessinés à l'anglaise.
Occupé en 14/18, le château fut accidentellement incendié en 1917. Il sera restauré tardivement et toute la partie gauche du corps central fut sacrifiée, laissant deux des colonnes du péristyle se détacher dans le vide ; l'aile gauche, qui s'était effondrée entre temps ne fut pas relevée (il en subsiste encore quelques pans de murs aujourd'hui) tandis que l'aile droite fut rendue habitable.
le château aujourd'hui et les ruines de l'aile gauche
La grille d'honneur, qui aurait été réalisée par Vivarais, comportait à l'origine un imposant couronnement d'armoiries et d'animaux fantastiques aujourd'hui disparu (détruit ou déposé pendant l'entre deux guerres ou détruit en 39/45). Les piliers qui l'encadrent ont reçu des vases en pierre qui proviennent de l'ancien château d'Heilly. Ils ont malheureusement été (trop) restaurés et ont perdu de leur caractère.
Enfin sur le côté, on ne manquera pas de voir les dépendances qui conservent un imposant colombier du 17ème sièce.